Pendant des semaines aucun espace mental pour écrire, des activités et réflexions tous azimuts, le foisonnement de l’été peut-être ? La énième reprise du manuscrit ? Toujours une bonne excuse, oui mais je dois aller ici, oui mais je dois aller là, par-là d’ailleurs à Paris, faire ceci ou ça, du rangement, du tri, tout ça prend du temps et n’avance guère.
Quand j’évoque ma ville, j’ai envie de dormir (quoiqu’il faudrait plutôt se réveiller) et de m’en aller à la campagne, oui mais « la ville passe à l’état de sujet abstrait, de réflexion, d’écriture, nous dit Joachim Séné lors de la Bulle d’Air du 19 août (voir article précédent). Ça, ça me parle. Depuis début septembre, je suis retournée dans mon quartier de travail. « T’habites dans le quartier, t’es du quartier ? » demande Georges Perec dans Espèces d’espace. Non je n’habite pas le quartier, c’est mon quartier de travail, mais c’est aussi mon quartier puisque j’y suis née, j’y ai étudié et j’y ai travaillé.



Observer les changements, petits ou plus importants. Par exemple cette église qu’on vient d’affubler d’un échafaudage. Espérons que le nom de la société qui réalise les travaux, Galère, ne soit pas de mauvais augure quant à l’incrustation dudit échafaudage. Il y a une autre église à Bruxelles qui a disparu sous des échafaudages bâchés il y a plus de dix ans, sans parler de cet autre célèbre bâtiment public qui supporte les siens depuis plus de quarante ans. Il paraît même que ces échafaudages ont dû être rénovés. Mais pour l’heure les travaux ont repris. Objetif : le bicentenaire en 2030. On veut y croire.


L’automne pointe le bout du nez, ces derniers jours on hésite, l’été n’en finit pas de s’étirer, mais la saison dorée s’en vient. Mais dans la ville, s’aperçoit-on de l’automne ? La lumière ne trompe pas, plus douce, plus veloutée, plus subtile. Et les arbres. Il y a beaucoup d’arbres dans le quartier. S’ils n’ont pas encore revêtu leur habit automnal, leurs feuilles se ternissent, se racornissent. Finie la splendeur des mois d’été. Celle de l’automne n’est pas encore installée. On est dans un entre-deux.

Aujourd’hui la grisaille est de mise. La circulation chaotique a repris son cours, les vélos cargos chargés d’enfants serpentent. Je n’aurais pas voulu être à leur place. Le chef arrive énervé à cause du métro qui est resté été bloqué alors qu’il débarquait à temps à la Gare du Midi. D’un jour à l’autre tout peut basculer. Il fait à peine plus frais, il fait même chaud encore dans les intérieurs, dans les bureaux. Something’s got to give. Quelque chose doit craquer. Oui mais quand ?



































































