Jour 5 – Je ne connais pas assez la vie des villages pour affirmer qu’ils y sont présents en nombre, ou pas, discrètement ou pas. Au début, leur présence dans la ville avait un goût de liberté, de révolution, ou tout simplement de protestation. L’élaboration et la beauté de certains d’entre eux, leur côté éphémère, leur récurrence ont conduit à la naissance d’un mouvement artistique : l’art urbain ou street art. Mais la masse des tags ordinaires qui couvrent les murs de la ville, peu de gens y prêtent encore attention, ils sont là, ils se sont fondus dans les murs et les façades. Et puis il y en a un qui t’éclate presque à la figure, quand tu navigues le matin dans le gris de la ville, dans ton brouillard intérieur qui ne s’est pas encore levé, des lettres, des graphismes, tu ne sais trop, jaune pétant, rouge pétant, qui se détachent sur fond de vieille porte de garage à lamelles, grises évidemment. La couleur est là, partout. Il suffit d’ouvrir les yeux.
