Gaufres et bouquins

Jour 19 – Si tu es pris.e dans la grisaille de la ville, tu ne peux pas les rater les camionnettes jaunes des vendeurs de gaufres. Mais aujourd’hui, de grisaille, point. Ciel d’avant l’orage, soleil qui perce au travers de nuages menaçants, lumière dramatique, blancs éclatants. Sur ton chemin vers la galerie Bortier qui regroupe quelques bouquinistes, les camionnettes jaunes ne passent pas moins inaperçu. La rumeur courait que de nouveaux commerces allaient prendre la place des bouquinistes. Besoin impérieux d’aller y voir. Une dernière fois. Tu t’approches de la camionnette au modèle le plus ancien, tu n’as pas trop fait attention mais il te semble que c’est un van Volkswagen Westfalia. Autrefois, ces camionnettes, pas nécessairement jaunes, ne vendaient que des glaces et par conséquent ne circulaient qu’à la fin du printemps et en été. Depuis pas mal d’années, les glaciers ambulants, la plupart du temps des Italiens, ont ajouté une corde à leur arc, la gaufre de Liège, plus facile à consommer en se promenant que sa sœur la gaufre de Bruxelles.  Les gaufres chaudes, quant à elles, se vendaient à des comptoirs qui donnaient sur la rue, essentiellement rue Neuve. A l’entrée de la galerie, une affiche décrit le projet, de nouveaux magasins vont s’installer et occuper les emplacement vides, mais les deux bouquinistes principaux restent (je suppose qu’il devait y en avoir d’autres, je ne m’en souviens pas). Soupir de soulagement.  Je n’attendrai plus si longtemps avant de revenir. Promis. La gaufre était parfaite.