Je regarde ce monde qu’est la ville

Je regarde ce monde qu’est la ville au travers du double prisme de la vitre du tram et de l’appareil photo. Ces jours de grisaille et de pluie, elle disparaît même derrière un troisième prisme, celui d’un rideau de gouttelettes qui transforme chaque vue en une œuvre abstraite. Je me mets à imaginer le jeu du pigment et de l’eau sur le papier aquarelle. Je regarde ce monde qu’est la ville sur le visage des gens qui s’y croisent, s’y bousculent sans se voir, la mine grise des jours de pluie. Aujourd’hui j’ai décidé de voir le sourire sur les visages, cette jeune maman au manteau vert vif comme pour appeler à grands cris ce printemps qui peine à s’installer, même si le chant des oiseaux témoigne de son retour, même si dans les parcs les jonquilles foisonnent, elle parle à son enfant sous le parapluie, elle lui sourit. Cette jeune fille qui parle à une copine à l’arrêt du tram et lui sourit. Cette femme assise en face de moi dans le métro scotchée à son téléphone, son visage sourit. Je regarde ce monde qu’est la ville au travers du double prisme de la vitre du tram et de l’appareil photo. Cet autre jour, le soleil se déverse dans l’objectif entre deux averses. Envie de descendre du tram au prochain arrêt et de marcher, marcher vers lui.

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Catherine Koeckx

Citadine depuis toujours, avec Itinéraires pluriels, je partage mon exploration photographique et littéraire de la ville (voir aussi Instagram: @itineraires_pluriels). Il y a la nature aussi, l’aquarelle, les médias mixtes (@catherine_koeckx_art). En 2021, j'ai publié Le Guide lovecraftien de Providence (disponible sur Amazon ou commande privée à catherine.koeckx@gmail.com). En 2023, j'ai publié Dedans la Ville aux Editions Novelas.

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