
Tout soudain un train te file au dessus de la tête, il déchire le ciel, frappé de lumière combien, une, deux secondes pas plus et il a disparu, peut-être a-t-il traversé la gare souterraine quelques minutes plus tôt, celle qui, avec quelques autres, ponctue un tracé qui coupe la ville de part en part, ici rien de tout ça, un vieux pont de briques, une chaussée qui passe dessous, des arches qui te surplombaient quelques instants auparavant, tu as juste eu le temps de tendre le bras pour saisir avec ton téléphone ce moment fugace où, à la lisière de la ville, le train s’en échappe, ces quelques secondes où des gens t’ont peut-être vue photographier le train, où peut-être sans le savoir vos regards se sont croisés comme une étincelle fugace et totalement unique même si d’autres trains semblables et celui-là même aussi repasseront à la même heure au même endroit avec peut-être les mêmes personnes.