Nouvelle escapade en ville par le train. Ici plus de gare, seul subsiste son bâtiment réaffecté en centre de collecte d’objets et de vêtements, du moins c’est ce qu’il t’a semblé lorsque, pour la première fois, tu t’en es approchée, tu as vu deux personnes occupées à l’intérieur, porte ouverte. Pour gagner la voie 2, il te faut passer par un tunnel et c’est Poséidon en fresque murale qui t’accueille, tu te demandes ce qu’ils viennent faire là lui et ses acolytes le scaphandrier, le plongeur, le crabe énorme et hideux, prêt à t’empoigner de ses pinces démesurées, arborant en lettres capitales sur son céphalothorax le mot PURGE, suivi de « le bonheur ça n’existe pas pour tout le monde » et l’insecte disproportionné couvert d’écailles immondes vert émeraude avec une tête surmontée de deux yeux globuleux hérissés de demi-sphères qui semblent observer les chalutiers passant au-dessus de lui, et de ventouses prêtes à s’en saisir pour les envoyer par le fond. Plus loin un grand arbre avec pour fruits des bulles qui contiennent des mondes, tous un peu identiques. Etrange univers censé égayer cette plongée sous les voies, tu en ressors contente de ne pas t’y être attardée plus que le temps d’y prendre quelques rapides photos, aspirant l’air à grandes goulées comme après une longue apnée, acquiesçant à la pub qui t’accueille sur le mur qui longe le quai : Le train nous emmène tous ailleurs. En route. Vers mieux.



